Artiser Décembre 2014, KLIMT


Artiser / mercredi, décembre 3rd, 2014

Gustav Klimt
Vienne, 1862 – Vienne, 1918

Le temps de Klimt (1862-1918) est celui du temps qui voit la Vienne impériale et l’Empire austro-hongrois passer de la splendeur et de la puissance à l’effondrement, un temps de passage entre un monde ancien et un monde nouveau : le nôtre. Ce pont, dans la Vienne bouillonnante de l’époque, Gustav Klimt en aura été un des passeurs les plus importants.

Klimt se forme à l’école des arts décoratifs de Vienne, et ses premières réalisations portent l’empreinte de sa formation : académique et naturaliste. C’est lors de la décoration des pendentifs du grand escalier du Kunthistoriches Museum qu’une fêlure apparaît dans le bel ordonnancement académique : voici, pour le première fois, ces silhouettes épurées faisant contraste avec un environnement ornemental foisonnant qui seront comme la signature de Klimt et que le peintre travaillera sans cesse. Et puis, petit à petit, voici que le clair-obscur traditionnel s’en va au profit d’une lumière neutre, presque plate, lisse, qui sera une des autres marques de la facture de Klimt. Enfin, en 1878, les silhouettes, délicates, légères et fermes, viennent s’installer dans une mise en page asymétrique, témoignant de ce « japonisme » qui secoue bien des artistes de cette fin de siècle et leur donne matière à renouveler leur représentation du monde.

En 1894, Klimt a reçu commande du décor du plafond de la salle des fêtes de l’Université. Il y travaillera jusqu’en 1907. Et c’est le scandale : les allégories de la Philosophie, de la Médecine et de la Jurisprudence donnent à voir un érotisme à la fois brûlant et provocant… dit-on. Le Parlement est interpellé. L’œuvre est démontée. Elle va disparaître à la fin de la deuxième guerre Mondiale.

Scandale peut-être mais, toujours est-il que Klimt développe un nouvel art de la surface, un art où la peinture et l’architecture sont en fusion. Renouveau de l’art ornemental. Ce renouveau de l’art mural, Klimt l’adapte à la peinture de chevalet. Ainsi, Judith (1901) met en scène la tension entre un naturalisme presque quotidien et cet art de l’environnement doré qui rappelle à bien des égards la vieille tradition byzantine. À partir de 1910, la facture de Klimt évolue : sa mise en page quitte l’asymétrie pour, au contraire, une rigueur symétrique qui confère à ses figures un hiératisme atemporel. La couleur vient maintenant par touches, presque impressionniste. L’influence médiévale et byzantine s’affirme, mâtinée d’un certain orientalisme. Et puis, il n’y a bientôt plus que ces visages et ces mains qui se détachent sur le fond doré et ornementé, comme des étrangers à l’ensemble de l’œuvre : ultime croisement de l’icône et de la modernité.

Gustave Klimt (1862-1918) fondateur avec Joseph Hoffmann des «Wiener Werkstätte» fut sans conteste la figure la plus emblématique de la Sécession viennoise ; provocateur et iconoclaste, Klimt séduisit toute une génération de jeunes artistes.

Une merveilleuse exposition originale se tient Aux Baux de Provence :

Les Carrières de Lumières des Baux-de-Provence présentent du 7 mars au 4 janvier 2015 l’événement « Klimt et Vienne ».

Une immersion en sons et lumières à travers les œuvres de l’un des plus grands peintres décoratifs Gustav Klimt et d’artistes viennois de renom comme Egon Schiele et Hundertwasser.

Si vous n’aviez pas eu l’occasion de vous rendre aux Carrières de Lumières, le nouveau spectacle « Klimt et Vienne » est l’occasion idéale de découvrir ce lieu insolite des Baux-de-Provence.

Les immenses parois de 14 mètres de haut, les piliers et les sols de la majestueuse carrière de calcaire accueillent à partir du 7 mars l’univers pictural de Gustav Klimt (1862-1918), Egon Schiele (1890-1918), et Friedensreich Hundertwasser (1928-2000).

Le spectacle est composé de milliers d’images d’œuvres d’art numérisées, projetées sur toutes les surfaces et animées au rythme de la musique. Entièrement immergé dans l’image et le son, vous vivrez une expérience sensorielle unique. On vous promet c’est vraiment bluffant !

Le spectacle traverse 100 ans de peinture viennoise grâce à un voyage au cœur des œuvres colorées et lumineuses de Klimt, de ses contemporains et de ceux qu’il a inspirés.

L’occasion rêvée de s’embrasser devant le baiser !

Sylvia BEL Le 3 Décembre 2014

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
3 × 30 =