Rmissiondu 30 janvier 2014 La micro histoire


Emission / jeudi, janvier 30th, 2014

Émission animée par Michel Bernard

La MICRO HISTOIRE

Sujet délicat, mais passionnant.
En référence à la macro histoire, elle a ses spécificités et ses apports.
Les trois niveaux micro, méso, macro sont admis.
De plus, à titre d’exemple, en 1976, Abraham MOLES écrivait un ouvrage original : Micro psychologie et vie quotidienne.

Pour cette émission, trois participants :

  • Antoine PROST. Il est considéré par ses pairs comme l’un des plus grands historiens français .Très modeste, il poursuit d’être très actif et engagé à plus de 80ans. Il est l’homme des commémorations de la Grande Guerre.
    Outre ses travaux sur l’enseignement de la Grande Guerre, cet historien été conseiller de Michel Rocard, militant et engagé dans sa ville Orléans.
    Outre son intervention dans l’émission sur ses derniers ouvrages, il nous a adressé une note suite à notre demande sur la Micro Histoire. (cf. ANNEXE 1)
  • Danielle BAUDOT LAKSINE, Pays de Grasse et Saint-Martin-Vésubie. 11 ouvrages, plus de 30.000 exemplaires vendus. Elle est connue et reconnue dans la région, en France et à l’étranger : bergier.fr
    Née à Cannes de père russe et de mère franco-espagnole, elle connaît Picasso.
    Bien que diplômée des Beaux-arts de Paris, elle choisit l’écriture pour honorer le monde paysan qu’elle redécouvre au retour de 26 années de vie à l’étranger
    Elle pratique –sans le savoir– la micro histoire. Des entretiens et l’exploration de sa démarche de travail confirment ses exigences et sa rigueur. Dans le but de comprendre une civilisation paysanne qui s’éteint et afin de « rendre visibles les invisibles », selon son expression, elle parcourt campagne et montagne, questionne, écoute, recueille les récits, étudie les croyances, la morale, la manière de travailler, de se soigner, de penser, de vivre… Découvre grâce aux témoignages, des documents inédits et écrit en 5 volumes l’histoire des Juifs et Justes de Saint-Martin-Vésubie. Ses publications sur les émigrés et l’occupation italienne lui valurent d’être honorée officiellement par le gouvernement italien et les journalistes du Circolo della Stampa.
  • Maurice WINNYKAMEN: Français d’origine polonaise, né de parents français immigrés en 1933 à Paris, enfant juif, il est caché entre 1940 et 1945 dans une famille savoyarde qui demeurera à jamais sa famille ;
    Un parcours extraordinaire dans l’ordinaire. Responsable syndical, militant, œuvrant au dialogue inter religieux, il est écrivain .Pour cette émission il a choisi l’un de ses livres ; « Enfant caché », hommage et malentendu. (Edilivre ; collection Coup de cœur – edilivre.com).

Entre la macro histoire, le roman historique, l’histoire et vie et ses diversités d’approche, la micro histoire a ses spécificités, sa démarche et ses contributions.

Je vous invite à explorer sur le web les contributions présentées.
De plus, suite à cette émission, c’est la première fois qu’un séminaire est organisé
Thème : La Micro Histoire : explorations
Lieu : Éditions de Bergier (près de Grasse 06130)
Date : 17 et 18 mai 2014. Horaire : Le 17 à partir de 10H.

Le 18 : Découverte du plateau de Caussols
Chacun apporte une contribution pour le repas de midi
S’inscrire sans tarder par mail : dbaudotlaksine4@orange.fra

Le nombre des participants est volontairement limité pour faciliter les échanges
Chacun est invité à présenter sa contribution à la Micro histoire

Enfin la Micro Histoire ne peut être selon nous dissociée d’une réflexion sur le travail de « Chercheur de terrain ».

M.B

ANNEXES

1 Note d’Antoine Prost

Je te réponds sur la micro-histoire. Tu as un court article de Revel sur la microstoria dans le tome I d’Historiographies, de Delacroix, Dosse, Garcia, et Offenstadt, avec quelques références. En fait, la micro-histoire n’a aucune unité. C’est une réaction contre l’histoire des structures, jugée trop abstraite. Le grand livre qui a lancé cette histoire est celui de Carlo Ginzburg : Le fromage et les vers, l’univers d’un meunier frioulan au XVIe siècle, à lire si tu ne l’as pas lu. Mais c’est de l’histoire culturelle. Maurizio Gribaudi, au laboratoire de démographie historique de l’EHESS a fait de la mircrostoria sur la banlieue de Milan. Deux jeunes collègues, François Mariot et Claire Zalc ont écrit un livre sur les 911 juifs de Lens pendant la guerre. C’est te donner une idée de la diversité de la micro-histoire. Ce qui est très à la mode, dans le jargon des préfaces ou manifestes historiographiques, ce sont les « jeux d’échelle », les « changements de focale ». Là est l’enjeu véritable de la micro-storia : qu’est-ce qu’on voit au raz du sol, et qu’est-ce qu’on voit du haut d’un perchoir, ou mieux, depuis un satellite ? Et comment on fait le pont entre les deux visions. Tu as un très remarquable travail de Paul-André Rosental, auteur de plusieurs articles sur la micro-histoire dans divers dictionnaires (des notions p. ex.), sur l’exode rural : Les sentiers invisibles. C’est l’étude des mobilités de quelques familles, et cela montre que les familles vivent dans un espace de mobilité locale, et donc que la stabilité des populations rurales a été très surestimée. Mais comment faire le lien entre ce constat et l’exode rural comme phénomène macro-social ? Qu’en tirer pour un cours sur l’exode rural au XIX° siècle ?
Il faut aussi faire le lien entre la microstoria et l’altagsgeschichte allemande, que je connais mal, histoire du quotidien. Voir Alf Lüdtke.
Désolé de ne pouvoir t’en dire plus.
Bien cordialement,
A.P.

2- contributions diverses.

Des retours de la région, de France de la Californie…
Deux exemples

Danielle,
Je n’ai pas quitté la lecture de cet article jusqu’au dernier mot. Je me disais que c’était un « miracle » que tu ne sois pas une historienne, mais une femme formée aux Beaux-Arts. Tu peux librement t’affranchir des canons officiels qui engoncent les « professionnels de la mémoire » dans un aveuglement mortifère ou pire « patrimonio-pédagogique » qui se destinent aux révérences mémorielles ou confortent les mandarins universitaires (sic). Tu esquisses comme on laisse courir sa pelote, tu envisages ton croquis jusqu’à ce qu’un modèle t’inspire un mouvement différent et quand tu finis par peindre, les années t’ont donné un modèle en chair avec une âme, fruit d’une vraie rencontre et d’une œuvre véritable…jusqu’à ce qu’un autre modèle te fasse à virevolter de nouveau. Et reviens une autre histoire.
L’histoire a une âme, une conscience partagée avec l’autre, l’autre que moi (référence à l’immense Emmanuel Levinas). Elle est « hier et aujourd’hui » et en rupture permanente parce qu’elle est – au meilleur comme au pire – irrémédiablement humaine. Une histoire en mouvement, c’est ce qu’une talentueuse artiste – et fabuleuse cuisinière – a découvert.
N’en déplaise aux médiocres contempteurs !
Amitiés,

Bravo aux micro-historiens qui traquent et raniment, jour après jour, les mémoires survivantes pour notre édification

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