En Marchant N°1 MARS 2014

De mon village au cosmos : Horizons

Dans la nuit, retour de la dernière réunion publique avant les élections municipales. Un mal être que partage P qui m’accompagne.

Sans jugement, voici des ressentis très forts : pas d’horizons. Pas de culture… pas de fierté en références à nos racines et à notre histoire… pas de souffle…

Une restitution de la gestion passée comme le comptable du Petit Prince.

Avec en plus : nous sommes de bons détecteurs de subventions (on a couru comme des chiens pour cela.).

A ces chiffres, à ces schémas plus ou moins lisibles et compris ?… suivent des questions d’intendance. Alors dans un tel contexte je décide de garder le silence.

  • Sécurité (et oui Big Brother avance…) mais pas de solidarité. Il y aura deux caméras l’une à chaque entrée du village ! Le prépose lit son texte comme un automate.
  • L’école aura un appendice, mais quelle éducation ?
  • Quelles traces de notre histoire ? Du XXIe siècle où nous vivons ?
  • On nous parle de parfum… Oubliant ici les cueillettes d’antan dans le village. Ah qui se souvient de l’origine du mot parfum et de l’histoire du parfum à Grasse et dans le pays de Grasse ?
  • On nous parle trop longtemps du parc naturel régional des Préalpes d’Azur et pas des terres de la Siagne ou du pays de Grasse !
  • On nous parle de toujours passionnément…mais de quelle passion et pour qui ?
  • On cite Antoine de Saint-Exupéry : Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible. En ce qui me concerne j’opte pour une autre citation de lui : Faites que le rêve dévore votre vie pour que la vie ne dévore pas votre rêve. Oh j’entends des échos… Monsieur le rêve, nous on gère !! Comme si l’un ne pouvait pas aller sans l’autre !

Oui l’aménagement présenté de la « corniche » (et de fait déjà décidé) se fera. Ce sera la trace du maire. Manifestement, le chemin Saint Jean attendra.

Par la corniche aménagée, faire venir nous dit–on ceux qui viennent à Grasse pour le parfum… et, selon l’orateur, détourner un public qui irait à Gourdon.

Certes idée intéressante. Mais notre histoire ? Notre héritage ? Pour TOUS les visiteurs !

Selon moi la priorité est le chemin Saint Jean et le village ; puis la corniche.

De plus, aucun programme ne peut remplacer un projet fondé sue ses racines, sa culture et son énergie créatrice. Cela de façon collégiale ! Or la démocratie formelle actuelle permet elle la collégialité dans une groupe donnée : ici un village ?

Oui son équipe va passer

P. était une des très rares adolescentes présentes. Les futurs conseillers eux-mêmes ont oublié ce soir leurs enfants ?

Le public est-il peu représentatif de la population. ? En termes démographiques .En termes d’état d’esprit ? Les questions relèvent d’une intendance bien plate Et quand un « estranger » prend la parole, les réactions sont significatives.

Quel Horizon pour mon village ?

P. résume : Je suis ici pour y vivre dans un cadre très agréable pour le reste, c’est ailleurs.

Et moi En oubliant ses racines son histoire sa culture, le village se banalise y compris avec quelques oliviers en plus.

P. résume la situation dans un dessin qui révèle beaucoup d’acuité. Moi, je fais ce texte moins vif que le dessin

Meurs- tu Ô mon village bien aimé ? Au delà la belle endormie, vas-tu vers un village dortoir (loisirs, travail, culture) ; en attendant d’être un quartier de nantis d’une conglomération ?

Ce soir des larmes ont coulé et j’ai tremblé. Puisse l’avenir me donner tort !

Au local, faut-il une gestion moyenne pour repasser en attendant de trépasser ?

Brouillard… Nuages de pollution… Horizon bouché.

Du LOCAL au GLOBAL… je regarde, j’écoute mon pays, le monde, le cosmos.

**Dans mon PAYS la politique se décompose, est moribonde…voire plus. Le politique n’en finit pas d’attendre sa renaissance.

L’individualisme cache quel ad- venir?

La défiance envahit tout. L’Autre est réifié; la relation se réduit à la connexion au mieux au rapport.

L’écart pauvres/riches ne cesse de s’amplifier devenant plus que jamais insupportable.

L’homme devient mélange de chair de greffes et d’ajouts techniques divers.

Le gâchis de tant de vies ratant leur existence, voie de passage pour contribuer à la création

**Dans le monde

La haine la violence ne cesse de dominer

Le pouvoir refusant sa finalité ; l’autorité écrase, soumet, harcèle, tue

Hommes femmes enfants cherchent des guides, des passeurs.

**Du cosmos nous parviennent des nouvelles découvertes impressionnantes

La frontière entre terre et cosmos se fragilise ouvrant là des horizons vers où?

Dans le ciel, les étoiles font face à l’irruption croissante de satellites dont certains confortent le pouvoir de Big Brother.

La macro devient féminin et masculin.

Mais oui, comme les crocus qui poussent par surprise, ça et là, le micro, des personnes portent l’éveil, le beau, le vivre ensemble, le sens pour transiter de la vie à l’existence.

Dans la nuit, je pense à Georges Friedmann (1902-1977)* et plus précisément à son livre : LA PUISSANCE ET LA SAGESSE.

Reprenant mes études j’avais découvert de lui, LE TRAVAIL EN MIETTES.

A Cabris, c’est au delà le chercheur, l’universitaire l’homme à l’écoute que je découvre. Moi aussi plus que jamais je veux un voyage intérieur.

Artisan… Passeur… Éveilleur et pour cela Veilleur.

Georges Friedmann s’inscrit dans cette sagesse inquiète, active, audacieuse qui pour certains apparait plus ou moins folle. Mais n’est ce pas ainsi qu’en marchant est la création ?

Oui ce printemps 2014 est en quête de nouveaux horizons. Du local au global

M. Bernard. 21 Mars 2014