Chemin faisant
Chaque mois, chemin faisant
vous propose une réflexion
sur la vie, sur notre vie
Débat pour notre temps et le temps.
Lentement, nous sortons de la pandémie. Mais ce sera encore long !
Ce vécu a fragilisé notre conception de la santé. La médecine heureusement fait appel à toutes les sciences (est-ce bien le cas ?). Mais elle reste un art comme l’éducation.
Vient le temps d’un débat profond qui relève non de la politique seulement, mais d’abord et avant tout du politique. Les questionnements que nous devons privilégier portent sur ce que nous vivons, mais plus encore sur les transformations silencieuses en cours depuis des années.
Pour ce débat, il y a au moins SEPT exigences de base.
1- Préciser de quoi nous parlons ? Qui ne connaît pas le langage des hommes ne peut les comprendre dit Confucius.
2- Clarifier nos problématiques.
3- Prendre le temps pour débattre de notre temps et aussi du temps.
4- S’écouter.
5- Aller vers la décision pour agir sachant que le chemin ne se fait pas en référence au but, mais qu’il ne cesse de produire le but.
6- Débattre pour mieux décider. Décider pour mieux agir.
7-Le débat n’a sens qui si nous sommes responsables, engagés et disponibles pour nous transformer avec courage.
Par ailleurs pour débattre, se souvenir des éléments suivants:
- Un monde complexe et incertain
- Un humain inachevé et invité sans cesse à plus d’humanité. Pour cela, plus de personnalisation et de socialisation.
- Si la démocratie est la moins mauvaise des solutions : quelle démocratie ? Et face aux dictatures et démarches convergentes, que faire ? Être lucide sur les jeux de pouvoir, les rapports de force et la nécessité de repenser l’autorité dans la forme et le fond.
- Penser et agir autrement pour les enjeux présents et à venir implique par exemple de douter dans sa langue, mais aussi de douter de sa langue ou encore d’intégrer le temps et l’espace à court et long terme.
- Tenir compte certes des compétences (sous réserve là aussi de préciser de quoi nous parlons), mais aussi des qualités d’être.
- Valoriser les expériences diverses, les mettre en relation et susciter l’esprit d’initiative qui est aussi risque calculé et espoir.
Pour un tel débat, il convient de prévoir plusieurs mois. Et aussi élaborer un canevas de base. Pour cela, cette contribution initiale :
* Le cosmos, l’anthropologie et la géopolitique.
*La biologie, les sciences dites exactes, les sciences humaines et sociales.
*La technologie, la philosophie et l’art.
** Sans cesse être attentif à l’individu, à l’autre et aux autres ; dans une perspective intergénérationnelle.
** Sans cesse être attentif à la tension : la politique et le politique.
** Sans cesse réguler rectifier les erreurs, être sensible aux opportunités.
Outre la parole, l’écrit, il convient de valoriser la radio, la presse et les autres médias.
L’initiative Engagement citoyen et démocratie contributive (mai 2021) organisée par France Bénévolat est très intéressante. D’autres existent. Il est souhaitable que des énergies se développent pour établir des liens et les démultiplier.
Outre des questions de base comme l’éducation, la santé, la culture, le travail, l’économie, la finance, la sécurité, la vie en société, les usages de la technologie, etc. il convient de questionner les institutions qui avec le temps peuvent dériver des finalités initiales, être incapable d’assumer de nouvelles finalités et se rigidifier dans des procédures et jeux de pouvoir oubliant processus et autorité.
Prendre le temps, ne jamais oublier le temps et l’espace du monde et du cosmos, être conscient que rien ne peut s’engager sans plus de lucidité et de courage.
Michel Bernard. 04 2021