Jeudi 30 Janvier 2020 : POÉSIE, POLYPHONIE. Maroc et France.


Emission / mardi, décembre 31st, 2019

POESIE, POLYPHONIE ; Maroc et France.

Avec le concours d’Agora Cote d’Azur 94 MHZ

Jeudi 30 Janvier 2020. Note N°11

Emission conçue et animée par Michel Bernard

Jeudi 30 Janvier 2020. MOHAMMED EL AMRAOUI . Première partie
Jeudi 30 Janvier 2020. MOHAMMED EL AMRAOUI . Seconde partie

Nous accueillons ce soir, un artiste très rare. Touché profondément par son parcours, par son œuvre, par son humanité, par sa bonté, je tiens à vous le faire connaitre.

MOHAMMED EL AMRAOUI

Né au Maroc, il réside maintenant près de Lyon.
Après l’émission, allez découvrir son site : mohammedelamraoui.com
Je vous souhaite un jour de rencontrer cet artiste lumineux, joyeux qui nous fait admirer l’AUTRE.

Son dernier livre : Un palais pour deux langues.
Editions La passe du Vent . 2019.p 222.

Quel beau titre et quel beau contenu !

Voici le choix de ses musiques pour cette émission.
« J’ai pas mal hésité quant au choix des musiques. Ma fille qui a dix-sept ans m’a conseillé deux morceaux où on entend ma voix avec l’argument que cela compléterait mes propos !« 

Le premier morceau s’appelle Ana Mashi (Je marche), extrait de l’album Rissala (Missive) du palestinien Adel Salameh : paroles, Mohammed El Amraoui ; Composition : Adel Salameh ; Chant : Naziha
Azzouz ; édition Enja, Munich, 2006

Le deuxième s’appelle « Mundhu » (Depuis), extrait de l’album Short Cuts de Brain Damage : paroles, voix et chant Mohammed El Amraoui ; musique : Brain Damage ; édition Jarring effects label, 2007

Ce sont deux morceaux très différents.

Maintenant écoutons MOHAMMED , poète, écrivain, traducteur et animateur d’ateliers d’écriture et de mise en voix. Né en 1964 à Fès au Maroc, il confère au quotidien la beauté , la vraie sagesse, celle de la tendresse, de l’humour, de la différence et de l’amour.
Comment ne pas être profondément ému, quand il parle de sa mère et de son père.
Chaque être humain est un être humain polyphonique-et donc pluriel- pour accueillir et offrir l’amitié et l’amour. Oui, Mohammed, l’identité est plurielle et polyphonique.

Des poèmes de Mohammed sont traduits en plus de onze langues
Outre cette émission, je vous confie un passage de nos échanges.

Je cite à Mohamed ce texte dont l’auteur est un grand littéraire :
Ceux qui ne lisent pas parce qu’ils n ont pas trouvé les lectures qui les passionnent, les poèmes ou les histoires qui transforment leur vie ou leur vision du monde sont ceux qui n’ont jamais été amoureux.

Voici sa réponse.

« Oui, cette citation signifie qu’il ne suffit pas de savoir déchiffrer l’écrit, mais il faut aussi savoir apprécier la lecture. Il faudrait lire avec amour. Et dans ce sens, je voudrais nuancer et dire qu’il y
a des analphabètes qui savent mieux lire le monde que d’autres qui lisent froidement et sans passion les livres.

Cela me rappelle l’une histoire de Nassereddine Hodja (un personnage mythique dans tout le monde arabo-musulman, connu au Maghreb sous le nom de Joha).

Un jour, il perçut, de sa barque, un homme bien habillé, portant plusieurs livres, lui faisant un signe de la main. Nassereddine s’approcha. L’homme lui demanda de l’emmener avec la barque vers l’autre rive. Pendant le voyage, l’homme interrogea Nassereddine : avez-vous déjà lu des livres de rhétorique ? Non, monsieur, repondit Nassersdine.

Connaissez-vous la poésie arabe ancienne? Non, monsieur.

Et la théologie ? Non, monsieur.

Et la philosophie ? Non, monsieur, je ne sais pas lire, dit Hodja.

Eh, bien, vous avez perdu la moitié de votre vie, conclut l’homme.

Plus tard, la barque reçut une vague immense qui la bascula. Les deux hommes se trouvèrent dans l’eau. Les livres étaient éparpillés.
L’homme criait : Au secours, au secours.

Vous ne savez pas nager ? Demanda Nassereddine, eh bien vous avez perdu toute votre vie et non seulement la moitié !

Il ne suffit de savoir lire, mais il faut savoir lier la connaissance livresque à la vie. Il y a encore dans le monde des gens qui ne savent pas lire et écrire mais qui porte une haute et noble culture.
Bien sûr, la citation porte surtout sur la façon dont on lit le livre.
« 


Merci Mohammed. Vous êtes au sens le plus noble, une voix et une voie.
Puissiez-vous prochainement venir dans notre région SUD (ex P.A.C.A) tout en continuant à circuler dans le monde.
Cet homme BON chante la BEAUTÉ et ne cesse comme artiste d’explorer la VÉRITÉ de l’invisible.

Explorer notre quotidien, c’est articuler plein de petits riens pour concevoir une mélodie unique.

Merci à Ana qui a particulièrement travaillé pour cette émission enregistrée à distance.

L’hiver avance. Mais la lumière s’amplifie. Et le printemps se prépare. Dans le sud, l’un de ses ambassadeurs –le mimosa- l’ annonce avec splendeur.

Michel BERNARD. 01 2020

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