De la SCIENCE et de la DÉMOCRATIE
Editions Odile Jacob 221 pages. 2019
1- L’AUTEUR
Philippe KOURILSKY est né en 1942. CNRS, puis directeur de l’Institut Pasteur, Collège de France et Académie des sciences. Biologiste.
En 2010 il fonde l’association RESOLIS.
2- L’OUVRAGE
Introduction et conclusion
Puis HUIT Chapitres :
- La complexité et la pensée complexe
- Avis de tempête mondial sur la démocratie
- Finalités
- Valeurs
- Procédures
- Efficacité
- Planétarisation
- Mobiliser la science et les intellectuels au service de la démocratie
3- COMMENTAIRES
Un scientifique, plus précisément un biologiste propose son analyse de la démocratie et formule des recommandations. Il conclut par « sa plus grande détermination ». « La démocratie est le meilleur des systèmes à condition de la faire évoluer, de se saisir de sa complexité, d’en réaffirmer les finalités et les valeurs et d’en améliorer les procédures et les finalités dans un contexte planétaire. »
Il conteste ainsi la fameuse citation de Churchill : « La démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres. »
Une contribution à un débat oh combien complexe. Après chaque chapitre, des notes substantielles.
Le chapitre 2 : Avis de tempête sur la démocratie, est particulièrement intéressant. Cependant, la corruption sous toutes ses formes mériterait un approfondissement. Elle est en effet une bombe au même titre que l’individualisme, le populisme et le nationalisme. De même, l’esprit démocratique à tous les niveaux demande une réflexion approfondie. À travers et au-delà les mots qui essaie de typologiser les formes de démocratie l’auteur s’exprime comme scientifique et citoyen.
Selon moi, les sciences sociales ne sont pas assez présentes. De plus, autour de la démocratie, on apprécierait l’exploration de zones et de perspectives possibles. L’auteur met en valeur Éduquer et s’ éduquer. Mais de quelle éducation s’agit-il ? Et concrètement tout au long de la vie, pour l’intellectuel et le scientifique ?
Comment ? L’auteur a publié par ailleurs deux ouvrages sur l’altruisme.
Recommandation :
Les trois ouvrages suivants d’Edgar MORIN
- Introduction à une politique de l’homme, Essais, Nouvelle édition, 1999, 175 p.
- Introduction à la pensée complexe, Points, 2005, 158 p.
- Pour entrer dans le XXIe siècle, Essais, 2004, 376 p.
4- QUELQUES CITATIONS.
- « En quoi la science pourrait servir la démocratie en crise. » p. 11.
- « Nous sommes en survie autant qu’en vie. » p. 13
- « Les démocraties sont, à leur manière, des systèmes vivants».p15
- « En 2050 80% de la population mondiale sera étable dans seulement six cents villes. ».p 4
- « La colère et la peur poussent les citoyens de bonne foi, soit vers l’isolement, donc vers l’individualisme, soit vers le nationalisme, soit vers l’anarchie violente, soit, bien souvent, vers le populisme.» p. 59
- « La pensée ultralibérale est incompatible avec l’État social… L’économie est un
moyen et non une fin. » p. 143 - « L’importance que j accorde à l’altruisme est à la fois morale et politique ». p. 159.
- « La science n’exclut pas le militantisme, mais ce sont deux activités distinctes. Les deux peuvent servir la démocratie dans le monde. » p. 173
- « Deux utopies convergent : l’utopie du rétablissement d’une culture de la discussion entre les citoyens et l’utopie « éducative. » 181
- « Soyons-en convaincue : ce sont moins les extrêmes qui progressent que le cœur de la démocratie qui s’effrite. »185
Michel BERNARD, 09/2019