NOTE 4 : LABORIT Henri

L’HOMME IMAGINANT
Collection 10/18 N° 468, 1970, 189 p.

En Hommage à notre rencontre

1- L’AUTEUR

Henri LABORIT 1914-1995. Médecin, chirurgien neurobiologiste.
Auteur de nombreux ouvrages dont La Nouvelle Grille, Éloge de la fuite, etc. (j’en ait recensé 25 et ce chiffre est sans doute incomplet).
Auteur du groupe des DIX : 1969-1976. Ont participé à ce groupe, en particulier :
E. Morin ; J. Attali ; M. Serres ; M. Rocard, etc.
Des échanges entre Science et politique.
De ce groupe est né et s’est amplifié la notion de complexité.
H. Laborit est un auteur majeur pour le XXI siècle.

2- L’OUVRAGE

Une introduction et 14 chapitres courts ainsi qu’un épilogue.
Parmi les chapitres

  • Biologie et politique
  • Les découvreurs
  • Sur les sciences humaines
  • Naissance et rôle des sciences de la vie

Un ouvrage trop peu connu…

3- COMMENTAIRES

Deux idées forces dans cet ouvrage :

  1. Prendre conscience de nos déterminismes
  2. Discerner l’homme technique et l’Homme imaginant.

Pour la première, il insiste : chaque homme doit se connaitre, prendre conscience de ses déterminismes et conditionnements.
Il écrit :
L’homme est inconscient de son inconscience, de ses déterminismes génétiques, biologiques, sémantiques, de classe, etc. Le fait d’ignorer ses déterminismes fait qu’il leur obéit en croyant être libre. Comment dans l’ignorance de l’infinie complexité des mécanismes cérébraux pouvait il en être
autrement ?
La notion de liberté ne résulte que de l’ignorance des déterminismes.
Pauvre homme enfermé dans ses déterminismes ; ceux de l’extérieur et ceux de l’intérieur, les uns agissant sur les autres, et les autres réagissant sur les uns !
Pour la seconde, le devenir de l’homme imaginant est celui de la lucidité de l’effort (et non du travail)

Il écrit. Tant que l’on n’aura pas compris cette distinction indispensable entre l’homme technique et l’homme imaginant, notre société s’enfoncera dans un chemin sans issue, que les grands mots concernant l’humanisme ne seront pas suffisants à ouvrir sur des lendemains qui chantent…
Tout se passe comme si l’homme avait peur de lui-même et s’il n’osait exprimer ouvertement ce qu’il sait être…
L’homme doit dès maintenant tourner son regard curieux, non plus seulement vers son environnement, mais sur lui-même.
Outre ces deux idées-forces, H. Laborit aborde bien d’autres thèmes, comme l’automation, l’éducation, l’université, la politique les sciences. Retenons quelques brefs passages
Hâter l’automation. Mais cela ne servira à rien si parallèlement on ne donne pas à tous les hommes « énergétiques » devenus inutiles les moyens de devenir créateurs.
Faire fonctionner dès maintenant son imagination créatrice
L’ignorance et le conditionnement sont les vrais ennemis de l’homme…
La science n’est qu’approximation progressive, les certitudes définitives ne sont que l’expression de l’ignorance…

Le rôle de l’université ne serait-il pas de faire le bilan du connu pour passer très vite avec les générations montantes à la recherche du connu ?

Connaissance….imagination…création…naissance de l’homme à son humanité.
Une perspective audacieuse et courageuse

Dernière citation :
L’humanité n’a pas encore atteint l’âge de l’homme.

Michel Bernard, 02/2019