VIVANT JUSQU’À LA MORT
POINTS Essais, 2019, 145 p.
1- L’AUTEUR
Paul RICOEUR -1913/2005- est un philosophe français connu dans le monde entier.
Philosophie réflexive, phénoménologique, herméneutique.
Il essaie d’établir une pensée de l’agir qui est « réflexion sur les capacités qui, ensemble, dessinent le portrait de l’homme capable. »
En 1996, à 93 ans, Paul Ricœur débute ce travail. Que puis-je dire de ma mort ? Comment faire le deuil d’un vouloir –exister après la mort ?
Le dernier texte de FRAGMENTS est écrit en 2005, un mois avant sa mort.
2- L’OUVRAGE
Une préface d’Olivier Abel.
Une postface de Catherine Goldenstein
Paul Ricœur
1- Jusqu’à la mort. Du deuil et de la gaité
2- Fragments
3- COMMENTAIRES
L’intitulé exact du premier ensemble de manuscrits est : « Jusqu’à la mort. Du deuil et de la gaité.
Olivier Abel, dans la préface nous précise que Paul Ricœur « n’a cessé de penser la séparation entre le temps de l’écriture et le temps de la publication. »
J’ajouterai et aussi celui de la diffusion et de la lecture sous des formes variées.
Olivier Abel ajoute un commentaire précieux .Selon Paul Ricœur, il y a deux choses à accepter dans la vie « : la première est que l’on est mortel ; la seconde que l’on ne peut être aimé de tout le monde. »
Comme Hannah Arendt, P. R nous dit « Les hommes ne sont pas nés pour mourir, mais pour inventer. »
Un thème aussi cher à Henri Laborit.
Outre la préface, la post face nous invite dans les coulisses à partager des intimités avec Paul Ricœur. Texte précieux pour mieux comprendre les écrits de Paul Ricœur sous couvert de VIVRE jusqu’à la mort
Elle écrit : »Pour rester vivant, il lui fallait multiplier les rencontres, les voyages, les échéances de travail. »p139
Et on comprend mieux le sens de proche : celui qui compte pour nous et pour qui nous comptons(P.R)
A lire selon moi, avant de lire les textes de Paul Ricœur
Pour ces textes, lire et relire tant est dense la pensée de l’auteur.
Sur la première partie :
Première partie. Une réflexion complexe sur la mort, le mourir, le moribond, l’agonisant le rapport à la mort, et sur l’après-vie ; sans oublier la démarche de l’auteur.
-la clarification conceptuelle a déjà valeur thérapeutique .p 36
-Désir d’être, effort pour exister. p. 40
-Compassion, ce n’est pas un gémir –avec, comme la pitié…c’est lutter –avec, un accompagnement. p 46-47
-La compréhension se porte vers le vivre finissant et son recours à l’essentiel. L’amitié aide non seulement l’agonisant, mais la compréhension elle-même. p. 52
-Cette citation de Claude–Edmonde MAGNY : je ne puis vivre qu’en assument cette mort par l’écriture, mais l’écriture m’interdit littéralement de vivre. p. 66
-Le transfert sur l’autre de l’amour de la vie. Aimer l’autre mon survivant. C’est la disponibilité pour le fondamental qui motive le transfert sur l’autre de l’amour de la vie. p. 76
-L’autre qui est ma survie. p. 87
Sur les fragments, inévitablement inachevés.
-Qu’est-ce que mourir pour l’existant. C’est dissocier dans le nom propre, l’immortel du mortel en se retirant de l’œuvre pour lui achevée. p. 96
-Un hasard transformé en destin (ou adhésion progressive ?) par un choix continu. p. 99
-L’autre ne sera jamais un alter ego. p. 104
-Je ne suis pas un philosophe chrétien. p. 107
Je vous invite à lire avec un crayon. Alors vous découvrirez de nouveaux passages à chaque lecture.
Un ouvrage à lire et relire. Jusqu’à la mort. Et surtout pour vivre maintenant.
Écrivez à lesnouveauxcolibris@gmail.com
Nous vous répondrons dans les meilleurs délais.
Michel Bernard 07/2019