Cher ami,
Je ne suis pas allé en mars à Paris et à Pâques notre rencontre prévue ne peut avoir lieu.
Confinement. Enfermement dans des lieux donnés et dans des limites imposées. Pandémie mondiale qui nous interroge. Mais où est notre projet d’une communauté mondiale pour exister ensemble ?
Nous pouvons nous informer avec un esprit critique.
Nous pouvons être plus conscients.
Nous pouvons agir pour un vivre personnel et un vivre ensemble autrement.
MAIS le voulons-nous ?
Ce matin, lors du petit déjeuner, avec Paola, nous avons parlé de la mort, de faible nombre d’humains qui nous ont précédés avant le xx siècle et dont nous avons gardé traces. Que de fragilités et d’incertitudes de la vie humaine.
Plus rien ne sera comme avant ? Certes mais en quoi et avec quelle intensité ?
J’ai pris acte du vote dans mon village et mis sur mon site ma position constante ;
Je suis fier de résider à Cabris et j’aime mon village ; Comme citoyen avec d’autres, je suis prêt à m’engager. En particulier, Cabris, village aux sept fontaines ou un projet culturel comme Si Cabris m’était conté, si Cabris contait le monde.
Et chaque année je suis prêt à donner plusieurs jours pour contribuer à embellir le village.
Je regarde le pape célébrer seul la semaine sainte. Symbole d’un profond changement dans l’Eglise ?
J’observe les comportements ça et là. Cette pandémie va-t-elle bouleverser les prises de conscience et les actes ?
Les écrits si variés sur ce que nous vivons est positif. Les écrits sur ce qui peut suivre sont plus rares. Et la volonté ?
Le confinement en France va durer plus longtemps que l’avent ou le carême ou le ramadan. Mais cela suffira-t-il pour faire surgir intensément la lucidité pour fonder un monde nouveau ?
Une épreuve qui va durer.
Nous parlons d’économie, de travail, de logement, de la société. A juste titre -enfin- une conscience encore faible des enjeux de la santé. Mais quasiment rien sur l’éducation tout au long de la vie, sur les apprentissages tout au long de sa vie pourtant si nécessaires, si déterminants pour le présent et le devenir.
Quant au spirituel, il reste confondu avec la religion pour le plus grand nombre ; et reste quasi absent.
Que faut-il pour changer le monde en profondeur ? Que faut-il pour lui donner racines et ailes ?
Je pense que nous le savons, que nous le pouvons. Mais à nouveau, cette question : Le voulons-nous ?
L’Olivance est un milieu modeste. Mais si beau, si calme ; si porteur de sérénité !
Chaque jour je rends hommage à la vie. Je remercie. Et j’essaie dans ce lieu de produire pour un peu plus d’humanité.
Gardons échange. Par écrit et téléphone.
Michel Bernard . 10 04 2020