Chemin Faisant n°8 – Mars 2020


Chemin faisant / dimanche, mars 1st, 2020

Chaque mois, chemin faisant
Vous propose une réflexion
Sur la vie, sur notre vie


De la PAROLE

«  La corruption de la parole et de l’écriture
est la marque de toutes les autres corruptions. »
Louis LAVELLE 1942

«La renaissance de la parole et de l’écriture témoigne
de toutes les autres renaissances »
Michel BERNARD

Louis LAVELLE est un philosophe trop peu connu qui m’accompagne depuis la reprise de mes études. Il a écrit cette très belle phrase :
« Il n’y a d’existence vraie que celle qui est intérieure à elle-même, que celle qui possède l’initiative créatrice et la conscience de soi. »

Un événement en amont du voyage au Mexique. Je sollicite par des voies différentes l’accueil d’un ami de l’Inde pour son prochain séjour à Paris ; il paie son voyage, mais ne peut assumer son séjour. Il vient en grande partie pour une association et avec plusieurs contributions.
Impressionné je suis par ce qui suit. Soit pas de réponse, soit recours à des arguments divers pour justifier la non-disponibilité. J’en fais part à une personne proche, résident près de Paris. Sa réponse  « Mais dans la région parisienne nous sommes tous très pris et cela se comprend ».

Son livre La PAROLE et l’ÉCRITURE est un livre proche de ma table de travail. La parole naît dans le silence et la solitude. Là, elle prend sa source, là est sa ressource pour devenir unicité dans la turbulence du vécu.

Ainsi ces gens qui ne cessent de parler de l’international, de l’intergénérationnel, ne sont pas capables d’un geste d’hospitalité. C’est une femme africaine qui répond simplement : « Je l’accueillerai et mon fils ira le chercher à l’aéroport. »

Geste de noblesse qui suscite en moi des larmes. Et ce commentaire. Hors de la région parisienne ne sommes-nous plus disponibles ? J’accueillerai ensuite cette personne une semaine.

On ne cesse de parloter. On a perdu trop souvent la PAROLE. La pensée est disjointe de la parole.
Au commencement était le verbe
Et le verbe s’est fait chair

Parler, c’est penser et agir ; c’est aussi se panser.
C’est s’émouvoir. C’est agir.
Parler, c’est dialoguer pour exister ensemble.
Parler, c‘est s’ entre-tenir pour exister.

Cette note a été écrite à Cuernavaca, Mexique dans un lieu pétri de silence et de beauté, offert par des amis pour une semaine.
L’amitié comme relation, comme fidélité comme présence, comme parole sacrée tout au long de la vie.

Michel BERNARD. Mars 2020

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