Émission conçue et animée par Michel Bernard
Où va l’UNIVERSITÉ ?
Avant-dernière émission de la saison .La dernière aura lieu le vendredi 28 juin.
Ce soir un thème majeur et pourtant on en parle peu. Si peu !
Où va l’université ?
Qui n’est pas concerné soit directement, soit par des enfants et petits-enfants qui sont à l’université ?
Pour beaucoup, le diplôme est le seul objectif attendu.
Mais concevoir l’université comme ne produisant que des diplômes, c’est la dénaturer.
Plus encore que dans la perspective professionnelle !
D’autant plus, que plus un diplôme devient quantitatif plus il perd sa valeur.
C’est le cas du baccalauréat.
Demain, ce sera le cas du master.
Si le diplôme est une condition nécessaire, il est de plus en plus une condition insuffisante.
Doit-on ici rappeler ce constat sévère d’un professeur de sciences politiques à Paris :
Plus il y a de diplômes plus il y a de (à l’antenne je n’utiliserai pas son mot et le remplacerai par stupides).
Où va l’université ? Cette instance si prestigieuse !
Pour cette émission, en studio, Agnès BESSON docteur en philosophe et chargé de cours à l’université de Nice. Une personne à l’écoute engagée, et ouverte aux enjeux de notre monde.
Nous ne nous sommes pas concertés pour cette émission.
Chacun a travaillé de son côté.
C’est donc un échange, un dialogue. Volontairement, nous avons écarté les données quantitatives.
• Écoute des acteurs concernés
• Lectures
• Pratiques
• Dont des travaux personnels.
Quatre moments :
1 La crise de l’université et le diagnostic.
2 Ce qui est en cours.
3 Éléments de renouveau ?
4 Quelle université pour le XXI siècle ?
Il faudrait des émissions pendant un an chaque semaine pour parvenir à une contribution appréciable.
Cette émission ne peut être qu’une esquisse.
1-Crise et Diagnostic
Agnès reparle du livre de Christophe GRANGER, La destruction de l’université française, Ed La Fabrique 2015
Je mentionne les positions courageuses et sévères de
• Jean Fourastié
• Henri Laborit
• Edgar Morin
Et indique des livres récents, des articles récents, tous posant le problème de la crise sous des aspects pluriels et interdépendants.
• Recrutement
• Pseudo rapport enseignant-chercheur
• Les études et les modalités d’évaluation (d’un contrôle par an à une pluralité d’évaluations dans l’année)…temps d’écoute des étudiants…etc.
• Le recrutement et les Algorithmes cachés. Le fameux parcours sup !
• La bureaucratie.
• L’augmentation des couts (un début ?)
• Etc.
La question de l’université comme médiation est primordiale.
Échec de l’université dite de masse, ou dit autrement, échec du maintien du qualitatif dans le quantitatif.
La France, pour diverses raisons, oscille entre une perspective libérale et une perspective socio démocrate. Mais la première, la concurrence et non l’émulation, l’augmentation des couts, la centration sur le professionnel et oublie de l’esprit de recherche donc de l’esprit critique, oublie de la culture…tout cela de façon rampante.
L’université ne devient plus un BIEN COMMUN
Demain, plus encore le modèle anglo-saxon ?
Un mercantiliste où le recours à l’emprunt pour l’étudiant (conséquences tragiques comme aux États-Unis) et pour beaucoup, plus de travail.
On note une résistance faible chez les universitaires. Et même chez les autres acteurs.
Demain quelle université ?
Agnès s’interroge, ne sait pas, n’observe pas de signes forts.
Pour moi je propose la lecture suivante.
Au XXIe siècle il y a une université centrée sur le professionnel et de plus en plus couteuse, à visée libérale.
L‘enseignant-chercheur avec ce trait d’union fondateur de sens sera remplacé par un enseignant et chercheur d’une recherche exigeant plus que jamais du temps administratif en quête de financements pour des recherches souvent éloignées voir coupées de l’enseignement.
La logique des finalités est évacuée pour la logique administrative et financière.
Des pouvoirs sans autorité et sans politique à long terme.
Si une université est AU XXIe siècle, de plus en plus concurrentielle, il y a probabilité d’une absence d’une université POUR le XXIe siècle basée sur des finalités repensées et refondées.
Alors chacun devra concevoir, construire sur parcours « universitaire » au-delà le master. Pour cela des réseaux, des instances d’accompagnement sont dès maintenant à mettre en œuvre.
Car l’éducation (et pas seulement enseignement et formation) TOUT AU LONG DE LA VIE est INDISPENSABLE. Avec elle, l’Esprit de recherche pour toute la vie.
Parmi les livres récents en voici quelques-uns ; trouver un livre optimiste est un défi que nous n’avons pu relever
Sur ce thème de l’Université, contactez-nous
pastorale98@gmail.com
Quelques ouvrages
• DUMONT, Yves, L’université en miettes, l’Echappée, 2014, 299 p.
• JOURDE, Pierre (dir.), Université : la grande désillusion, L’esprit des péninsules, 2007, 266 p.
• FREITAG, Michel, Le naufrage de l’université, La découverte, 1995, 299 p.
• ARESER, Quelques diagnostics et remèdes urgents pour une université en péril, Liber,1997, 124 p
• Collectif, Le livre noir des réformes universitaires, Éditions du croquant, 2003, 220 p.
• MUSSELIN, Christine, La grande course des universités, Les presses de Sciences Po, 2017, 303 p.
Michel Bernard le 01/06/2019