RAYA-SORKINE né le 22 Juin 1936
Vu par Sylvia BEL
Depuis de longs mois, je voulais approcher Raya Sorkine. Un rêve d’admiratrice.
C’est chose faite, et l’homme est aussi agréable et original que sa palette.
Il est des peintres qui laissent une empreinte, il est de ceux là.
D’une simplicité hors du commun, une joie de vivre, bravant tous les soucis de la vie, il continue de la mordre à pleines dents.
Cet ancien élève de Chagall, en quête de pérennité des traditions juives de la Russie de sa maman, a choisi le Sud de la France, pour y installer son atelier.
Avec une simplicité peu commune, il a accepté, de me répondre, de m’autoriser à rentrer dans son univers. Qui peut résister à des couleurs qui vous régalent l’œil ? Qui vous racontent un pan de notre histoire, et de la sienne.
Des faits importants de sa jeunesse et sa faculté d’adaptation à un univers différent du sien, ont donné une impulsion à sa décision de devenir peintre. Il s’y est essayé, et nous connaissons les conséquences heureuses de cette orientation.
De même que pour Chagall, il a réussi ce mariage des bleus outremer, des rouges, des verts, dans leurs complexités et dans leurs dégradés. Sa palette est pleine de vie, et même si les femmes ne sourient jamais, elles sont représentées dans leur beauté singulière, celle de l’amour et de la maternité et de la noce.
Je ressens chez Raya, cette ferveur, cette création intense, qui habitent un homme qui se reconnaît dans la matière. Ses acheteurs sont nombreux de par le monde, un rayonnement universel, pour des thèmes universels.
A l’heure où la peinture abstraite, sous diverses formes, est mise à l’honneur, question de mouvance, Raya Sorkine a conservé cet art du figuratif, presque naïf qui génère une force fabuleuse, rendant un hommage à la religion juive. Si ses toiles pouvaient parler, alors elles nous raconteraient l’histoire de la Terre Sainte, et l’espoir du bonheur, et elles chanteraient les chants sacrés des synagogues. La passion de l’amour du corps et des symboliques occupent une place prépondérante dans son œuvre.
Son atelier se situe à Carpentras dans le Vaucluse, ville hautement symbolique de la belle région PACA, qui vit passer sur ses terres, tant et tant d’artistes et d’écrivains.
A lui seul, son nom est évocateur de cette belle Russie du début du siècle passé, et plus en amont encore….
La peinture est un art subjectif, et il est de celles qui ne laissent pas indifférents, ce fut le cas pour moi.
Merci à vous, cher Monsieur Raya-Sorkine, de peindre ainsi, que votre chemin faisant se poursuive le plus longtemps possible, vous êtes intemporel et pourtant si moderne dans votre oeuvre.
Je n’ai pas souhaité établir une biographie, le site Internet de Monsieur Raya-Sorkine est superbement illustré et retrace les grandes lignes de sa vie. Mon rôle était de lui rendre un hommage sincère et direct, un peu comme il a eu la gentillesse de correspondre avec moi. La communication est une valeur rare, le signe de l’intelligence du coeur.
Une extraordinaire vidéo de sa vie sur ce site, retraçant le parcours de l’artiste, je vous recommande de la visionner, un petit bijou du genre.
Sylvia BEL billet No 4 de Juin 2014